Le bonheur et le malheur sont en toi
De l'acceptation
de ce qui est
[…]
Un sage prit la parole et
dit : « Ne rejetez pas la part d'ombre, de brouillard, de
ténèbres que vous portez en vous. En la niant ou en voulant la maîtriser de
manière trop volontaire ou rigide, vous ferez croître sa force. Vous assisterez
un jour au retour violent, sous forme d'acte compulsif ou de maladie, de
l'obscur et du refoulé. Accueillez tout ce qui est en vous et intégrez-le à
votre conscience dans une véritable acceptation de ce qui est. Puis travaillez
à vous transformer, dans la confiance et dans l'amour.
[…] «Apprenez à accueillir et à aimer vos
fragilités. La faille de l'être, c'est la béance par laquelle la vie nous relie
les uns aux autres par l'amour. Ne nous relions pas seulement aux autres par la synergie de nos forces et
de nos dons, mais aussi, et surtout, par la complémentarité de nos manques et
de nos faiblesses. La vie veut que nous ayons besoin les uns des autres et que nous
puissions nous soutenir dans l'amour. L'Âme du monde a fait ainsi : chaque
être est doté d'un don qui lui permet d'être un soutien, une consolation ou une
lumière pour les autres ; mais aussi d'une faille, d'une fêlure, d'une
fragilité, qui réclame l'aide d'autrui . »
[…] «Une vieille femme possède deux grands pots,
chacun suspendu au bout d'une perche qu'elle transporte sur son épaule pour
aller chercher de l'eau . À la fin de sa longue marche, du puits vers la
maison, l'un des deux pots, fêlé, n'est plus qu'à moitié rempli d'eau. Le pot intact
est très fier de lui. Mais le pauvre pot fêlé, lui, a honte de son
imperfection, triste de ne pouvoir faire que la moitié de son travail. Au bout
de deux années, il s'adresse à la vieille dame, alors qu'ils sont près du
puits. « J'ai honte, car ma fêlure laisse l'eau goûter tout le long du
chemin vers la maison. » La vieille femme sourit : « As-tu
remarqué qu'il y a des fleurs sur ton côté du chemin, alors qu'il n'y en a pas
de l'autre côté ? Comme j'ai toujours su ta fêlure, j'ai semé des graines
de ton côté du chemin. Chaque jour, sur le chemin du retour, tu les as
arrosées. Pendant deux ans, grâce à toi, j'ai cueilli de superbes fleurs pour
décorer ma table. »
Extrait du livre
de Frédéric Lenoir : « L'Âme du monde », pages164 à 166.
Éditions NIL, Paris 2012
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